top of page

PEUT-ON PREVENIR LE CANCER?     ........       OUI!

1- Prévention

 

Dans le cadre de la lutte contre les cancers, le rôle de la prévention est primordial. Celle-ci s’articule globalement autour de trois volets :

 

 

1.1 La prévention primaire

 

C’est l’ensemble des actes visant à diminuer l'incidence d'une maladie dans une population et donc à réduire, autant que faire se peut les risques d'apparition de nouveaux cas. Les conduites individuelles en terme environnementaux ou sociétaux sont bien plus considérées à ce stade de la prévention.

  • Tabac

Selon des statistiques officielles, le taux de prévalence du tabagisme en Côte d`Ivoire est de 13 %, et le tabac est responsable de 5 000 décès chaque année dans le pays. Les grandes actions visent à réduire le tabagisme en milieu jeune en particulier, à aider les fumeurs à arrêter, à protéger les non-fumeurs contre les risques liés à l'exposition au tabagisme passif. En Côte d’Ivoire, une interdiction de fumer dans les lieux publics et dans les transports en commun est en vigueur depuis 2012 (Décret numéro 2012-980 du 10 Octobre 2012).

  • Alcool

La lutte contre l’alcoolisme en Côte d’Ivoire est pilotée par le PNLTATA. Ces actions consistent à limiter la publicité de l’alcool chez les adolescents et les jeunes.

  • Alimentation et activités physiques

La promotion d’une hygiène de vie saine basée sur la consommation de légumes et fruits et de la pratique régulière d’une activité physique est l’essentiel de la prévention primaire des maladies métaboliques.

 

  • Virus

    • HPV : Les vaccins anti-HPV protégeant les femmes contre les infections causées par les différents sérotypes de HPV à l’origine des deux tiers des cancers du col de l’utérus. Ils s’administrent aux filles de la tranche d’âge de 9 à 13 ans et avant tout contact sexuel.

    • Hépatite virale B : Dans le cadre du Programme Elargi de Vaccination (PEV), la vaccination contre l’hépatite virale B a été introduite en 1999 et le taux de couverture spécifique à cet antigène est passé de 33% en 2000 à 93% en 2005, chez les enfants âgés de moins d’un an.

 

  • Travail et environnement

La création d’un DES de Santé au travail participe à la lutte contre les pathologies professionnelles en Côte d’Ivoire. Toutefois, la pollution atmosphérique demeure une préoccupation à prendre en compte dans le contexte ivoirien.

 

1.2 La prévention secondaire

La prévention secondaire vise à diminuer la prévalence d'une maladie dans une population. Elle concerne le dépistage et le diagnostic précoce des cancers du sein, du col de l’utérus et du colo- rectal.

Le dépistage du cancer du sein connait depuis ces dernières années une hausse avec la sensibilisation au dépistage et la réalisation de la mammographie. Des campagnes de sensibilisation sur le cancer du sein, des séances d’apprentissage à l’auto palpation du sein ont lieu régulièrement et sont animées par des professionnels formés.

En ce qui concerne le dépistage, la création de deux unités de sénologie au CHU de Treichville et à l’INSP d’Adjamé a boosté l’accès à la mammographie qui jusque-là n’était disponible que dans les hôpitaux du privé.

Suite aux projets pilotes de dépistage du cancer du col de l’utérus, depuis 2012 divers programmes de dépistage et de lésions précancéreuses sont en cours et l’approche « dépister et traiter » est vulgarisée à travers tout le pays. Le dépistage visuel à l’acide acétique est couplé à la cryothérapie au cours de la même visite lorsque la lésion y est éligible.Près de 120 sites de dépistage de ce cancer existent à ce jour dans les différentes régions, à différents niveaux de la pyramide sanitaire et plus de 300 prestataires y offrent le service. La couverture du dépistage en 2017 était de 11 pour 1000 et 59,7% respectivement en population générale et chez les femmes vivant avec le VIH . Des défis se présentent au programme de dépistage du cancer du col de l’utérus notamment l’augmentation de la couverture, l’intégration des nouvelles technologies et de la technologie mobile dans la relance des femmes dépistées et traitées.

 

Le traitement des lésions étendues par la LEEP est disponible dans trois structures (CHU Treichville, CHU Bouaké et CHR Daloa). Toutefois, cette offre connait des interruptions fréquentes et prolongées liées à la rupture d’intrants et la maintenance irrégulière de l’équipement.

  • Le cancer colo-rectal

L’incidence de ce cancer est en nette augmentation selon le dernier rapport biennal 2014-2015 du RCA. À ce jour, le dépistage est opportuniste en Côte d’Ivoire. Son accessibilité à un dépistage offre la possibilité de mise en œuvre de programme de dépistage dans les années à venir. Ce programme pourrait utiliser le Test au gaïac. Celui-ci est facile à utiliser (possible à domicile). Il nécessite la prise d’échantillons de selles, étalés sur un petit carton enduit de gaïac, une substance végétale. Le carton est ensuite remis au médecin ou envoyé au laboratoire à des fins d’analyse par un technicien. Un test positif implique la réalisation d’un examen endoscopique.

 

2- Surveillance épidémiologique

2.1 Le Registre des Cancers d’Abidjan (RCA)

Depuis le 1er Janvier 1994, la Cote d’Ivoire dispose d’un registre de cancers qui participe à la surveillance épidémiologique des cancers. C’est la principale source de production des données d’incidence de cancers par la prise en compte des données démographiques fournies par l’INS et la Direction de l’Information de la Planification et de l’Evaluation (DIPE). Il est intégré au PNLCa et collecte tous les cas de cancer dans divers structures sanitaires, publiques et privées, impliquées dans le diagnostic et/ou le traitement du cancer dans la ville d’Abidjan.

Depuis 2018, la Cote d’Ivoire a initié un projet de Registre des cancers pédiatriques et un projet pilote de renforcement de la collecte des cas de cancers invasifs du col de l’utérus, au sein du RCA.

2.2 Le système d’information de routine

Un Système d’information sanitaire est un ensemble de composants et procédures structurées dont l’objectif est de générer de l'information susceptible d'améliorer les décisions de gestion de soins de santé à différents niveaux du système de santé.

La Côte d’Ivoire s’est dotée d’un système d’information sanitaire de routine dénommé « système d’information de gestion (SIG) » qui est la principale source de production d’informations sanitaires à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Il est particulièrement utile à la surveillance de l’évolution des lésions précancéreuses du col de l’utérus. Ainsi, il est pour le moment sous exploité pour la prise de décisions en termes de lutte contre le cancer. Le processus de révision des indicateurs en cours permettra au PNLCa d’y inclure d’autres indicateurs pertinents.

En somme, il y a des défis réels au niveau de la surveillance épidémiologique des cancers.

 

 

 

bottom of page